« Brexit » : Theresa May accroît le risque de sortie de l’UE sans accord

« Brexit » : Theresa May accroît le risque de sortie de l’UE sans accord
« Brexit » : Theresa May accroît le risque de sortie de l’UE sans accord

Philippe Bernard – Le Monde

La reculade traduit une terrible perte d’autorité de la première ministre britannique et accroît les risques de dérapage vers un dangereux vide juridique sur le Brexit. Theresa May a annoncé, lundi 10 décembre devant les députés, le report sine die du vote sur l’accord de sortie de l’Union européenne (UE), qui était prévu mardi mais qui s’annonçait négatif.

La première ministre n’a pas indiqué de nouvelle date, ce qui implique que le vote pourrait être reporté de plusieurs jours, de plusieurs semaines, voire, dans le pire des cas, jusqu’à la fin mars. En attendant, Mme May dit vouloir obtenir de l’UE de nouvelles « assurances » propres à convaincre les députés et à les ramener dans le droit chemin. A moins que, d’ici là, ils ne la renversent.

« J’ai écouté attentivement ce qui s’est dit dans cette Chambre [des communes] et à l’extérieur (…) et il est clair que sur la question de la garantie donnée pour l’Irlande du Nord, des inquiétudes profondes restent largement répandues, a déclaré la première ministre après trois journées de débat. De ce fait, si nous continuions et avions un vote demain, l’accord serait rejeté par une large majorité. Nous allons donc reporter ce vote prévu demain. »

Plus de colère que de stupeur

L’annonce faite devant une Chambre comble et chauffée à blanc a provoqué plus de colère que de stupeur, car elle avait filtré dans la presse deux heures auparavant. En fin de matinée pourtant, Downing Street continuait d’affirmer que le vote se tiendrait. Mais au même moment, lors d’une conférence téléphonique impromptue, Mme May informait les membres de son gouvernement de sa décision d’ajournement.

Une centaine de députés conservateurs avaient exprimé leur opposition à l’accord et la première ministre allait au-devant d’un échec cinglant. Il lui aurait fallu 320 voix pour faire passer le texte et il lui en aurait manqué plus d’une centaine, étant donné l’ampleur des défections. Sonnant la retraite, elle a annoncé qu’avant même le Conseil européen du jeudi 13 décembre, elle rencontrerait des chefs d’Etat et de gouvernement du continent ainsi que les dirigeants de l’UE pour « débattre avec eux des inquiétudes que cette Chambre a exprimées ». La principale de ces préoccupations concerne la garantie (backstop) pour l’Irlande du Nord. Afin d’éviter le retour d’une frontière terrestre sur l’île, Londres a accepté que l’ensemble du Royaume-Uni demeure dans l’union douanière européenne et que l’Irlande du Nord reste dans le marché unique européen.

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