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Sahel : l’opération « Barkhane » contrainte de s’adapter

Sahel : l’opération « Barkhane » contrainte de s’adapter
Sahel : l’opération « Barkhane » contrainte de s’adapter

le monde

 

Que faire de « Barkhane » ? Plus de 4 500 soldats, un effort annuel de 700 millions d’euros, des opérations continues depuis quatre ans pour contenir tant bien que mal quelques centaines de djihadistes dans les immensités déshéritées des cinq pays formant le G5 Sahel : Paris s’interroge sur l’avenir de la principale opération extérieure française.

L’année 2018 a été marquée par un enchaînement d’actions de force au Mali. Sur le plan militaire, 2019 devrait marquer une phase plus équilibrée, entre des missions de « réaction rapide » en soutien aux armées du G5, et un partenariat de terrain. L’Elysée souhaiterait alléger le dispositif.

Dans la « stratégie Sahel » de la France, actualisée en octobre, les mots d’ordre sont « développement et consolidation », explique-t-on au quai d’Orsay, où on souhaite « accentuer la lutte contre les trafics » et mettre « une pression maximale », au moyen de sanctions, sur les chefs de groupes armés non respectueux de l’accord de paix malien, signé à Alger, en 2015. La France prévoit 2 milliards d’euros d’aide d’ici à 2022 pour le Sahel.

Le centre du Mali au cœur des attentions

Depuis février, « Barkhane » a concentré ses opérations dans la région du Liptako, à la frontière entre le Mali et le Niger. « Nous avons littéralement labouré une zone de 600 kilomètres sur 200 du Nord au Sud, a précisé, le 28 novembre, à l’Ecole militaire, à Paris, le général Bruno Guibert, en dressant le bilan de son mandat entre l’été 2017 et l’été 2018. Il y a un affaiblissement très net des groupes armés terroristes. »

L’effort porté contre l’organisation Etat islamique dans le Grand Sahara, entre les villes d’Ansongo et de Ménaka, a permis de neutraliser les adjoints du leader Abou Walid Al-Sahraoui, qui « est en fuite, probablement retourné en Mauritanie ».

Pour encourager les forces maliennes, « Barkhane » a construit un quartier à Indeliman, et il est question d’en bâtir un deuxième dans la zone. Plus au Nord, c’est la katiba 3 Alpha qui a été durement touchée mi-novembre.

Mais le sujet de préoccupation est devenu le centre du Mali, les régions du Gourma, sous la boucle du Niger, et du Macina plus au sud, d’où l’Etat malien a disparu et où « Barkhane » n’intervenait pas jusqu’alors. L’émir touareg du Nord, Iyad Ag-Ghali, avec son Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaida, y soutient les Peuls du Front de libération du Macina, menés par Amadou Koufa, vraisemblablement tué par les Français le 23 novembre.

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