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Emmanuel Macron, deux jours au Tchad, loin des « gilets jaunes »

Ariane Chemin – le monde

Autour des tables dressées dans la nuit, sous les douces risées de l’harmattan, on aurait pu se croire encore au temps de l’état de grâce, ce samedi 22 décembre 2018. Par exemple lors du dernier réveillon avec les troupes françaises du G5 Sahel, en décembre 2017, à Niamey.

Mais à peine Emmanuel Macron était-il arrivé à la base militaire française de N’Djamena, QG de l’opération Barkhane contre les groupes armés terroristes de la région, qu’il apprenait que des policiers avaient frôlé le lynchage sur les Champs-Elysées, que quatre-vingts « gilets jaunes » avaient fait le siège de la maison des Macron, au Touquet, et qu’à Angoulême, des manifestants avaient mis en scène et simulé la décapitation d’un pantin à son effigie.

De ces violences, il n’a pas été question une seule fois dans le discours du chef de l’Etat devant les troupes en « opex » au Tchad. Le chef de l’Etat a seulement remercié les soldats de « protéger la nation contre le règne de l’arbitraire et de la terreur ». « Partout dans le Sahel, nos ennemis sont là et cherchent à faire progresser l’obscurantisme, a-t-il dit. C’est ce même terrorisme qui a frappé dans notre pays, à Strasbourg. Je compte sur vous, et les Français comptent sur vous. »

L’assemblée a alors poussé une Marseillaise version syncopée et marche militaire, bien différente de celles chantées à 6 300 kilomètres de là par des manifestants à dossards fluo.

« Mattis, un interlocuteur fiable »

Lors d’une conférence de presse avec le président tchadien, Idriss Déby, au palais présidentiel, le lendemain, le chef de l’Etat a aussi rendu un hommage appuyé au secrétaire d’Etat à la défense James Mattis, qui a démissionné deux jours plus tôt pour marquer son désaccord avec le retrait américain en Syrie. « Je regrette profondément la décision américaine. Jim Mattis a montré aussi l’importance de ce qu’être un allié. Etre allié, c’est combattre épaule contre épaule. »