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Alexandre Benalla de nouveau mis en examen pour des violences le 1er mai à Paris

Simon Piel – Le Monde

 

Entre plusieurs déplacements sur le continent africain, l’ancien chargé de mission de l’Élysée, Alexandre Benalla, a de nouveau été mis en examen le 29 novembre pour des violences commises lors du défilé du 1er-Mai à Paris, peu de temps avant le désormais fameux épisode de la Contrescarpe. Les magistrats lui reprochent cette fois d’être à nouveau sorti de son statut d’observateur pour interpeller un manifestant cette fois au Jardin des plantes.

Ces violences présumées se sont déroulées quelques heures avant l’épisode de la Contrescarpe, pour lequel M. Benalla a été mis en examen pour plusieurs motifs en juillet. Dans des vidéos révélées en juillet par France Info et Mediapart, Alexandre Benalla apparaît vers 17 heures au Jardin des plantes en train d’attraper fermement en lui faisant une clé de bras un homme au milieu des nombreux policiers présents pour le conduire à l’écart.

A l’issue de ce nouvel interrogatoire, les magistrats instructeurs lui ont signifié de nouvelles mises en examen pour des délits d’« immixtion dans l’exercice d’une fonction publique » et « violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours ».

« Réflexe citoyen »

Selon les procès-verbaux de l’audition révélés par le Parisien et dont Le Monde a pris connaissance, Alexandre Benalla a adopté la même ligne de défense que lors de sa précédente convocation chez les juges. « J’ai apporté mon concours à la force publique pour interpeller un délinquant violent qui venait de commettre un acte grave sur les policiers », a-t-il notamment indiqué revendiquant un « réflexe citoyen ». Selon M. Benalla, c’est un CRS qui lui a remis le jeune homme qui venait, toujours d’après lui, de « jeter un projectile sur les CRS dans leur dos ».

Comme lors de ses précédentes auditions, l’ancien chargé de mission de l’Elysée a fait montre d’une certaine arrogance avec les magistrats, leur reprochant une « instruction paella » où « tout ce qui me concerne est rassemblé ».

« Indiquons au mis en examen d’arrêter de rire »

A plusieurs reprises, Alexandre Benalla a ri ostensiblement aux questions des magistrats qui ont été contraints de mentionner son attitude sur procès-verbal : « Indiquons au mis en examen d’arrêter de rire et que nous ne faisons que notre travail. » « Vous croyez que moi je n’ai pas autre chose à faire que d’être assis ici devant vous », s’agace même M. Benalla avant de refuser de répondre aux autres questions sur cet épisode.

Alexandre Benalla a dû répondre aussi du selfie révélé par Mediapart dans lequel on le voit pointer une arme sur une personne qui pose avec lui sur la photo. Celui-ci a assuré, sans rire cette fois, qu’il s’agissait d’un pistolet à eau utilisé à l’occasion d’une soirée festive. Dans l’attente de vérifications, les juges ont décidé à ce stade de ne pas le mettre en cause pour ces faits.

Tout comme s’agissant d’une autre vidéo révélée par Libération où on l’aperçoit en marge d’une autre interpellation réalisée au Jardin des plantes. Alexandre Benalla a assuré ne pas avoir assisté à cette scène. Les images, partielles, ne permettent ni de l’infirmer ou ni de le confirmer. Contactée, son avocate, Jacqueline Laffont, n’a pas donné suite.