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Réforme du bac, Parcoursup… près de 120 lycées sont « perturbés »

Le Monde

 

Le mouvement lycéen se poursuit lundi 10 décembre, dans le sillage de celui des « gilets jaunes ». Près de cent vingt lycées étaient « perturbés » ce matin – dont quarante « totalement bloqués », selon le ministère de l’éducation nationale. Les lycéens mobilisés réclament la suppression d’une série de mesures annoncées, pour certaines déjà mises en œuvre, comme Parcoursup (la procédure qui donne accès aux études supérieures), la réforme du bac ou la mise en place du service national universel.

La Rue de Grenelle comptabilise une « trentaine » de lycées perturbés dans l’académie de Versailles – dont trois bloqués. A Paris, dix-sept établissements sont concernés, quinze à Mulhouse, neuf à Rennes, deux à Orléans…

C’est moins que la semaine dernière, au cours de laquelle on recensait entre 200 et 400 lycées bloqués suivant les jours, sur près de quatre mille établissements en France. Le ministère précise en outre que « la tension a baissé », en comparaison avec la semaine passée, même s’il relève « des problèmes de violence toujours dans les académies de Créteil et Marseille, avec des poubelles qui brûlent et des affrontements avec la police ».

Des perturbations ont notamment été signalées en Ile-de-France. C’est le cas dans les Hauts-de-Seine, avec trois interpellations, des véhicules dégradés près d’un lycée à La Garenne-Colombes et des projectiles incendiaires lancés en direction du lycée. Dans le Val-de-Marne, une centaine de jeunes étaient réunis devant des lycées à Maisons-Alfort et à Créteil, où des caillassages et des feux de poubelles ont été constatés. En Seine-Saint-Denis, quarante et un établissements sont concernés par des manifestations, selon la police qui évoque deux voitures brûlées et douze interpellations.

A Saint-Étienne, plusieurs centaines de lycéens ont quitté leurs lycées pour venir manifester dans le centre-ville lundi matin. La police a été envoyée sur place pour tenter d’éviter les débordements violents qui ont eu lieu jeudi et vendredi derniers.

Dans l’académie de Montpellier, une trentaine d’établissements sont touchés par des mouvements de protestation, notamment des tentatives de blocage et/ou de filtrage.

Dans l’académie d’Aix-Marseille, six lycées sont bloqués, avec « quelques faits de violence », selon le rectorat. Les élèves ont été consignés à l’intérieur d’un établissement à Cavaillon (Vaucluse), après des jets de projectiles contre les forces de l’ordre.

« Mardi noir »

De son côté, l’Union nationale lycéenne (UNL) appelle à des blocages « reconductibles » tous les jours, et à un « mardi noir » le 11 décembre, pour « contrer ce gouvernement aveugle et sourd à toutes nos préoccupations ».

Carte des spécialités connue avant Noël

Ce matin, sur CNews, Jean-Michel Blanquer a défendu la réforme du baccalauréat – que contestent, entre autres, les lycéens mobilisés. Le ministre de l’éducation nationale a rappelé que celle-ci émanait de « mois de travail » et d’une « consultation qui a impliqué plus de quarante mille lycéens ».

M. Blanquer a également annoncé qu’il réunirait les élus du Conseil national de la vie lycéenne « avant Noël ». Par ailleurs, il s’est engagé à ce que la carte des spécialités de chaque lycée pour les classes de première et terminale soit donnée « avant les vacances de Noël », « de façon à ce qu’avant de partir en vacances les jeunes et leurs familles sachent quel est le choix qui est offert ».