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« Gilets jaunes » : Edouard Philippe réaffirme que « le cap sera tenu »

Le Monde

Des « gilets jaunes » se sont à nouveau rassemblés dimanche 18 novembre en France pour protester contre la hausse des taxes sur le carburant et même s’ils sont bien moins nombreux que la veille, ils ralentissent la circulation sur de nombreux axes routiers. Des blocages mais surtout des barrages filtrants et des opérations escargot ont été observés dans plusieurs régions de France.

Samedi, près de 290 000 personnes avaient manifesté sur 2 034 sites à travers le pays. Alors qu’Emmanuel Macron ne s’est toujours pas exprimé sur cette mobilisation — comparable à certaines grandes manifestations organisées ces dernières années par les syndicats — le premier ministre Edouard Philippe s’est exprimé dimanche soir sur France 2, réaffirmant la détermination du gouvernement à garder son « cap ».

Les manifestants ont bloqué samedi autoroutes, ronds-points, hypermarchés ou organisé des opérations de péage gratuit. Des « gilets jaunes » se sont aussi rendus près de l’Elysée, où les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes. S’ils n’ont pas réussi à paralyser la France, tout le territoire a été touché par leurs actions, organisées en dehors des partis et des syndicats. « Il y a une mobilisation qui est là, il ne faut pas la nier » mais « ce n’est pas le raz-de-marée attendu », selon un conseiller de l’exécutif.

400 blessés

Le bilan humain est lourd avec un mort et plus de 400 blessés – dont 14 gravement y compris parmi les forces de l’ordre. Une manifestante est morte à Pont-de-Beauvoisin, en Savoie, renversée par une automobiliste au niveau d’un barrage non déclaré. La conductrice a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès du parquet de Chambéry dimanche. Elle est poursuivie « pour violences volontaires avec arme par destination [en l’espèce la voiture] ayant entraîné la mort sans intention de la donner », détaille le parquet.

Lire le récit de la journée : « La mèche est allumée… On attend la relève »

Les centaines de personnes blessées samedi sont principalement des manifestants percutés par des automobilistes en colère face aux mouvements de blocage. Les forces de l’ordre ont interpellé au total 282 personnes dont 73 pendant la nuit, ce qui a donné lieu à 157 gardes à vue au total.

« Vingt-huit policiers, gendarmes, motards, pompiers ont été blessés et pour certains de façon grave », a ajouté M. Castaner. « Cette nuit a été agitée. […] Il y a eu des bagarres entre gilets jaunes. Il y a eu beaucoup d’alcool dans certains endroits, et ça a provoqué ces comportements idiots qui peuvent pousser à la violence, et là ça devient inacceptable », a-t-il déploré.

Des points de réinstallation

Les « gilets jaunes » ont commencé un mouvement qu’ils espèrent voir perdurer et mobiliser, dimanche, les motards, lundi les routiers, mardi les infirmiers… Certains organisateurs de blocage, notamment ceux d’Ile-de-France ou du tunnel du Mont-blanc, ont appelé sur Facebook à un « acte 2 » de la mobilisation, invitant les « gilets jaunes » à se rendre tous place de la Concorde, à Paris, samedi 24 octobre.

Dans la nuit de samedi à dimanche, quelque 3 500 personnes sont restées mobilisées « sur 87 lieux différents », a par ailleurs précisé M. Castaner. Sur environ 150 sites, les manifestants ont appelé à reconduire le mouvement, selon le ministère de l’intérieur.

« Quelques points de réinstallation ont été constatés dans la matinée », a fait savoir une source policière. « Nous constatons un essouflement du mouvement (…) Ce sont cependant les éléments les plus motivés, parfois les plus durs qui sont restés mobilisés », a expliqué un porte-parole du groupe qui évoque des « rixes violentes » aux abords de centres commerciaux.